Le 5 février 2022, un commando lourdement armé d’agents des services de renseignements congolais (ANR, DEMIAP et Police) arrive à la résidence de François BEYA KASONGA. Sont également présents le nouveau patron de l’ANR, Jean-Hervé MBELU BIOSHA et le commandant de la 14ème région militaire de la ville-province de Kinshasa, le Général Hugo ILONDO.
François BEYA KASONGA est malade depuis quelques temps, il se repose chez lui dans sa chambre. Les agents de ces différents services n’en tiennent pas compte et débarquent dans la chambre en cassant la porte pour notifier à l’intéressé son arrestation imminente. Il lui est reproché d’avoir fomenté un coup d’Etat.
Il est emmené sans ménagement à l’ANR. Ses téléphones sont saisis. La nouvelle de son arrestation se répand comme une trainée de poudre et fait l’objet d’articles de presse tous azimuts. Des photos volées de lui sont volontairement fuitées dans les réseaux sociaux pour l’humilier davantage.
Débute alors l’affaire #BEYA. Les titres des journaux congolais et internationaux fusent. Une des raisons de cette arrestation évoquée dans la presse est une guerre de palais, au sein de la Présidence congolaise, suite à la gestion confiée à M. François BEYA KASONGA d’un conflit minier impliquant un autre conseiller présidentiel, M. Fortunat BISELELE et l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille NANGAA.
Le Conseil national de Sécurité (CNS) est scellé. Des gardes républicains et agents de police montent la garde : personne ne peut y accéder.
Devant une accusation aussi gravissime, il a fallu attendre le 8 février 2022 pour avoir un communiqué de presse laconique du porte-parole de la Présidence affirmant que François BEYA KASONGA est suspecté « d’agissements contre la sécurité nationale » et que « les enquêtes se poursuivent et les investigations s’effectuent à différents niveaux ». A cette même date, son assistant principal, Jean-Claude BUKASA, est désigné pour assurer l’intérim du conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité.
On se demande tout de même comment une personne dans un état fébrile a pu organiser un coup d’Etat… Depuis son arrestation, il est incarcéré dans le bâtiment de l’ANR et est privé d’accès à un avocat indépendant.
Quant aux visites autorisées de ses proches, elles se font au gré de l’humeur du patron de l’ANR. Le seul avocat autorisé à le voir est Me Georges KAPIAMBA de l’ACAJ. Ce dernier a indiqué le 12 février 2022 qu’une audition de François BEYA KASONGA s’était faite dans les règles de l’art. Pourtant cette audition n’a jamais eu lieu.
On se demande si Me KAPIAMBA s’est exprimé comme défenseur des droits de l’Homme ou comme caution du pouvoir pour donner des aspects de régularité à une arrestation et une détention qui violent pourtant toutes les dispositions pénales relatives à la privation de liberté. Et depuis, ce défenseur des droit de l’Homme se tait dans toutes les langues.
Le vendredi 10 décembre 2021, Jean-Hervé MBELU est Fraichement nommé par ordonnance présidentielle, Administrateur directeur général de l’ANR. Sa première grande affaire qui le place sous les projecteurs est donc cette arrestation, à peine deux mois après sa nomination.
Il nous revient par un vent favorable que le nouveau patron de l’ANR, Jean-Hervé MBELU, n’a toujours pas auditionné François BEYA KASONGA, faute d’éléments probants et consistants pour le confronter. Cela expliquerait sans doute la lenteur de l’ANR voire son incapacité à rédiger un rapport d’audition sur la base de faits précis lui reprochés, à identifier des complices et tout simplement à le transférer devant le juge compétent pour connaitre de cette affaire.
Le 14 février 2022, des perquisitions ont été menées par des agents de l’ANR et de la DEMIAP dans des bureaux fictifs attribués à François BEYA KASONG au sein de l’hôtel Sultani, sans que le mis en cause soit présent ou légalement représenté.
Alors que les bureaux du CNS sont scellés, le conseiller spécial ad intérim, Jean-Claude BUKASA, a ordonné, le 15 février 2022, la destruction du bureau de François BEYA KASONGA, en l’absence d’un inspecteur judiciaire. D’autres perquisitions de l’ANR ont également eu lieu au CNS.
Ces perquisitions n’ont mené à rien. Repartis bredouille, ces agents s’acharnent désormais sur ses proches collaborateurs de François BEYA KASONGA qu’ils ont interpelés le 19 février 2022 avant de les relâcher, faute de preuves contre eux.
L’ANR se retrouve embourbée dans ce dossier mal ficelé au départ par des conseillers présidentiels dont Fortunat BISELELE voulant écarter François BEYA KASONGA, trop légaliste à leur goût. Le changement promis par le nouveau régime ne se vérifie pas auprès de cette agence de renseignements, pourtant sous une nouvelle direction, qui continue à fabriquer de fausses preuves contre un digne citoyen congolais. Elle tente, en vain, de sauver la face dans cette prétendue affaire de coup d’Etat déjoué, sans pouvoir avancer de charges claires et précises contre l’intéressé.
La question est de savoir la raison pour laquelle le nouveau patron de l’ANR a accepté d’entrainer son agence dans une telle affaire qui vient porter un coup dur à la crédibilité de cette institution. Est-elle là pour contenter des conseillers présidentiels trop zélés et prêts à recourir aux moyens de l’Etat pour détruire un collaborateur efficace et bosseur ?
Au vu de ce qui précède, l’ANR et les autres services de renseignements ont exécuté un ordre injuste pour arrêter et détenir François BEYA KASONGA. La légalité d’un tel ordre se pose. Il est facile pour ces services de se réfugier derrière le secret pour se dispenser de fournir les dispositions légales qui appuient tant l’arrestation que la détention de ce dernier. Plus le temps passe, plus cette situation est intenable à défendre pour l’ANR.
L’on est en droit de s’attendre à ce que ces services travaillent réellement à la protection et à la sécurité du pays. Il est inadmissible qu’ils soient utilisés de manière abusive en vue d’intimider et réduire au silence tout citoyen ou toute personnalité politique qui ne partage pas les points de vue du pouvoir en place. Dans l’affaire BEYA, telles méthodes font de lui un prisonnier politique.
C’est ainsi que le collectif Free François BEYA KASONGA en appelle au bons sens l’ANR et tous les autres services de renseignements impliqués dans cette arrestation hors norme et les invite à respecter le Droit congolais en concourant auprès de leur autorité compétente à la libération immédiate et inconditionnelle de François BEYA KASONGA.
Fait à Kinshasa, le 23 février 2022
Team François BEYA KASONGA
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