Lettre ouverte à l’attention de Monsieur le Professeur Jean-Hervé MBELU BIOSHA,
Administrateur général de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR).
Kinshasa, le 4 mars 2022
Copie pour information :
- Président de la République ( avec l’expression de nos hommages les plus déférents) ;
- Au Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC ;
- Au Président de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples de l’union Africaine à ARUCHA ;
- Aux missions diplomatiques et consulaires à Kinshasa ;
- Au Directeur du Bureau Conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme à Kinshasa.
Monsieur l’Administrateur général, Cher Professeur,
- Votre nomination
Avant toute chose, le Collectif Free François BEYA KASONGA tient à vous féliciter pour votre récente nomination en tant qu’Administrateur général de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) en décembre dernier.
Professeur en sciences politiques et administratives à l’université de Kinshasa, vous avez également fait une bonne partie de votre carrière au sein des services de sécurité.
Votre discrétion est par ailleurs connue de longue date, comme le rapporte l’article de Radio Okapi sur votre nomination, intitulé « RDC : Jean-Hervé Mbelu remplace Inzun à la tête de l’ANR ».
Avant de travailler au sein de l’appareil sécuritaire congolais, vous avez été un activiste et défenseur des droits humains. C’est également à cet homme que le Collectif s’adresse.
- Qu’est-ce que le Collectif Free François BEYA KASONGA ?
Le Collectif Free François BEYA KASONGA est une association de fait regroupant des personnes éprises de justice et de paix. C’est sont des Défenseurs des Droits de l’homme évoluant au pays et à l’étranger qui militent et mobilisent pour la Promotion et la Défense des Droits de l’homme.
Ce collectif a vu le jour à la suite de l’arrestation et la détention du Conseiller Spécial en Matière de Sécurité du Chef de l’Etat congolais, M. François BEYA KASONGA par vous-même et vos agents, la DEMIAP ainsi que le Commandant de la 14ème région militaire, le 5 février 2022. Il lui serait reproché d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et de tentative de Coup d’Etat.
- L’Affaire François BEYA KASONGA
Le porte-parole du Chef de l’Etat, Tharcisse KASONGO MWEMA, avait déclaré le 8 février 2022 concernant cette arrestation que les enquêteurs avaient des « indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale ».
En l’absence de charges précises contre François BEYA KASONGA, le Collectif pour sa libération s’est constitué, constatant la violation systématique et grave des droits et libertés de ce dernier par vos services, depuis son arrestation irrégulière et arbitraire.
Le Collectif dénonce une telle violation qu’il considère non conforme aux dispositions légales et réglementaires en la matière.
Il est d’avis en effet que cette arrestation suivie de détention prolongée contreviennent, jusqu’à ce jour, à la Constitution et aux lois de notre pays ainsi qu’aux outils internationaux dûment ratifiés par notre pays en l’occurrence, la Convention universelle des droits de l’homme et la Charte africaine des droits de l’homme, pour ne citer que celles-là.
Le Collectif tient à préciser qu’il est conscient de la lourde tâche qui incombe à votre agence de veiller à la sûreté intérieure et extérieure de l’État et ce, dans le respect des règles juridiques établies.
Cependant, sous les prédécesseurs de l’actuel Chef de l’Etat, l’ANR a souvent été qualifiée d’instrument de répression du peuple et des opposants, faisant ainsi l’objet de vives critiques de la part de la société civile et de la Communauté internationale, jusqu’à être qualifiée d’ un organe extra-judiciaire où règne des méthodes forcées d’interrogatoires, de torture, des tueries, des intimidations et des menaces. Bref, un service qualifié de cachot politique par l’actuel Président de la République.
Ainsi, votre nomination à la tête de cette structure sécuritaire par le Président de la République, lui qui a toujours milité quand il fut opposant pour l’humanisation des services de sécurité, participe à la volonté exprimée de changer l’image biaisée de ce service de sécurité, en le mettant au service du peuple.
- Préoccupations du Collectif Free François BEYA KASONGA
Le Collectif Free François BEYA KASONGA est d’avis que l’arrestation et la détention précitées ne confortent pas cette volonté de changement et d’humanisation des services de sécurité.
Lors de sa sortie officielle devant la presse nationale et internationale le 1er mars dernier, le Collectif a fait part de sa vive inquiétude quant à l’état de santé de François BEYA KASONGA qui se détériore davantage et nécessite des soins appropriés.
Il exprime en outre sa préoccupation quant à ses conditions de détention irrégulière et arbitraire dû au non-respect de la procédure engagée, à l’absence d’acte d’accusation depuis un mois de détention et à l’absence d’accès à une assistance juridique.
A cet égard, le Collectif Free François BEYA KASONGA est d’avis que les missions d’enquêtes de l’ANR en vue de veiller à la sûreté de l’Etat doivent impérativement se faire dans le respect de la Constitution et des lois du pays qui prônent la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme.
- Demande du Collectif Free François BEYA KASONGA
Compte tenu de ce qui précède, le Collectif Free François BEYA KASONGA exige la libération immédiate et sans condition de ce dernier et de son secrétaire particulier, Guy VANDA, en l’absence de charges concrètes et précises.
Au cas contraire, il vous appelle à les déférer devant les juridiction compétentes car le délai légal de leur garde à vue est largement dépassé.
Le Collectif vous invite à veiller au respect du droit et de la procédure judiciaire afin qu’il ne vous soit reproché d’agir comme vos prédécesseurs, à l’encontre des droits et libertés des citoyens. A défaut, cela heurterait votre parcours d’Activiste et Défenseur des Droits de l’homme.
Le Collectif considère enfin que l’affaire BEYA pourrait ternir durablement l’image de l’ANR sous votre mandat parce qu’elle fait de François BEYA KASONGA un prisonnier politique du nouveau régime.
En vous remerciant de la suite réservée à la présente , veuillez agréer, Monsieur l’Administrateur général, Cher Professeur, l’assurance de nos considérations patriotiques.
Pour le Collectif Free François BEYA KASONGA
Les Activistes et Défenseurs des Droits de l’homme
Cellule de communication.
freefrancoisbeyakasonga@gmail.com
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